Si les ministres du nouveau gouvernement envisagent de manager les ministères comme ils ont pris service, les Sénégalais ont toutes les raisons d’avoir des craintes sur les prochains résultats des ministres nouvellement nommés ou confirmés dans leurs poste. En effet, on aura noté que, partout, à la place de choses sérieuses, ce sont des séances de tamtam, de danse et de chant qui ont été servies à ces moments cruciaux de la vie de nos nations. On se demande si les ministres ont la pleine conscience des responsabilités qui leur sont confiées, d’autant c’est eux-mêmes qui mobilisent les militants pour montrer leur poids électoral.
La fonction de ministre est si sérieuse qu’elle doit plutôt pousser les personnes nommées à être stressées à l’idée des challenges qui les attendent et des attentes des populations par rapport à leur vécu quotidien. Et la passation de service est le moment pour le ministre sortant et le ministre entrant de discuter des grands chantiers engagés, de l’état des lieux et des objectifs du ministères. Mais au lieu de consacrer ce moment à un briefing sur l’institution, on le consacre au folklore animé par des personnes inconscientes du rôle du ministre, poste qu’ils considèrent comme une sinécure.
Or, les ministres sont nommés et non élus. Alors ils ne doivent jamais perdre de vue qu’ils ne doivent pas leur poste à un quelconque mérite, au travail de leur mère ou à la baraka de leur père, mais qu’ils doivent le poste à la volonté du Chef de l’Etat qui les a choisis sur plusieurs millions de compatriotes. Mais ils ne sont ni les plus diplômés, ni les plus intelligents, et ne peuvent présenter une quelconque qualification qui en feraient des hommes et des femmes hors du commun. Et ce ne sont pas ces pratiques qui vont les aider à prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs épaules.
Mamadou DRAME
