Verdict de la cour suprême sur le recours de Yahya Jammeh, jour de vérité en Gambie.
Saisi d’un recours introduit par Yahya Jammeh qui conteste les résultats du scrutin du 1er décembre, la Cour suprême de la Gambie va rendre son verdict aujourd’hui.
C’est aujourd’hui lundi 09 janvier 2017 que la Cour suprême de la Gambie va rendre son verdict tant attendu, duite au recours introduit par le président Jammeh qui demande l’annulation des premiers résultats le donnant perdant devant son challenger Adama Barrow. De ce verdict, dépendent beaucoup la paix et la stabilité, de ce pays voisin du Sénégal.
Mais, d’ores et déjà, force est de reconnaitre qu’une confirmation par la Cour suprême des résultats déjà proclamés par la commission électorale indépendante constituerait une surprise au sein de l’opinion publique gambienne. Car, beaucoup d’observateurs de la scène politique gambienne et même de la communauté internationale suspectent Yahya Jammeh de vouloir légitimer, à travers la saisine de cette Cour, sa volte-face après la proclamation des résultats donnant Adama Barrow vainqueur du scrutin présidentiel.
Quoi qu’il en soit, la composition de cette Cour que beaucoup déclaraient d’ailleurs inexistante est assez intrigante et n’augure rien de bon pour le peuple Gambie et pour le nouveau, président élu Adama Barrow. En effet, après l’introduction de son recours, Yahya Jammeh s’est démené comme il a pu pour trouver un semblant de légitimité constitutionnelle à sa lutte pour s’accrocher au pouvoir. Le leader gambien a ainsi nommé cinq magistrats nigériens et un Sierre Léonais pour siéger à la Cour suprême de son pays.
De ce fait, en Gambie, on ne se fait pas d’illusion que cette désignation en catimini est faite pour invalider la victoire d’Adama Barrow. Cela, d’autant qu’aucun des magistrats choisi par le président Jammeh n’a la nationalité gambienne.
D’après des sources dignes de foi, ces juges ont été triés sur le volet par la juge nigériane Mariam Aloman Mukhtar Agim grâce au casting de son collègue Akomaye Agim, ancien président de la cour suprême de la Gambie de 2009 à 2013. Bien entouré par ses hommes de confiance dont le juge Emmanuel Akomaye Agim, tout porte à croire que Jammeh aura l’invalidation du scrutin qu’il appelle de ses vœux, malgré la menace d’une intervention militaire par la CDEAO pour lui faire quitter le pouvoir, s’il s’accroche.
Source Enquête.